Y’a des jours comme ça… CC05 Paris-Amiens

Avec la traversée des Pyrénées en juin, il faut rouler, donc tant pis pour la fatigue accumulée pendant la semaine, ce matin pour moi c’était debout à 6h30 pour rejoindre à 7h30 le groupe 27-30 km/h du Classics Challenge de mai : Paris-Amiens.

Seulement voilà, y’a des jours où quand on gonfle ses pneus avant de partir on entend le sifflement caractéristique du pneu qui vous nargue… le tubeless c’est bien mais parfois on peut rentrer avec une crevaison lente qui se répare toute seule à basse pression mais se réveille à 6 bars et demi ! Pour ne rien arranger plus le pneu est sec : une dose de préventif en urgence, une mèche et c’est parti ! Le groupe de 7h30 c’est peut-être compromis mais c’est toujours bon pour celui de 7h45 à 25-27 km/h.

Mais forcément y’a des jours où la mèche elle ne tient pas ! Du coup arrêt sur le quai du tram, montage d’une chambre à air et on repart. Mais cette fois-ci, pour la première fois depuis que je fais du vélo, le pneu ne se remet pas bien en place : roue voilée, c’est comme si on roulait sur de la tôle ondulée. Nouvel arrêt on dégonfle un peu le pneu, on regonfle, ça va pas beaucoup mieux mais il n’y a plus de temps de finasser : le groupe de 8h à 23-35 km/h ça va être juste maintenant ! En effet j’arrive au Kilomètre 0 alors que tout le monde est déjà parti. Heureusement ce n’est pas très difficile de rattraper un gros groupe en ville, à Asnières la jonction est faite et j’ai le plaisir de retrouver dans le peloton 3 riders du VCN : Loné, Jean-Michel et Étienne qui se demandaient bien où j’étais passé, ne m’ayant pas vu au départ où certains sont arrivés tôt…

Enfin le peloton de plusieurs dizaine de personnes sort de la ville : nous  voici plongé dans le Vexin, porte de la Normandie, à la découverte de parties encore inexplorées et carrément magiques (vous me croirez sur parole trop occupé à  regarder je n’ai pas pris de photos).

Sur la route on fait connaissance avec les autres membres du peloton qui commence à sérieusement s’étaler au fil des bosses et des crevaisons, même si on s’arrête assez régulièrement pour se regrouper. Du coup de plus petits groupes se forment, et finalement après la pause boulangerie à Amblainville les 4 cavaliers du VCN qui ont été rejoints par Karine who can do it!, un Rider de Merde qui

Karine who can do it!

porte fièrement son maillot (oui ça existe vraiment, rappelez-vous, on les avais vus sur le Levallois-Cabourg) et d’autres rencontrés en chemin, dont deux tri-athlètes qui ont lâché leur compagnons parce qu’ils ne roulaient pas assez vite pour elles ! Au final nous seront neuf à l’arrivée et nous rouleront à un bon rythme pendant tout le reste du trajet. Jean-Michel peine un peu (comme il le dit lui-même il aurait dû rouler un peu plus avant), Loné grimpe très bien un peu grace à sa nouvelle cassette à 32 dents et s’envole dans les portions plates, Karine who can really do it!  discute tranquillement dans les côtes où tout les autres  monde soufflent.

Après une deuxième pose un peu avant 13h dans une boulangerie dévalisée (vous auriez du nous prévenir, ça défile depuis ce matin !) et une épicerie/bar à côté ou c’est à peine mieux mais où les gens sont vraiment très sympas, nous voilà repartis. Mais un peu plus loin certains comment à manquer d’eau (dommage à l’épicerie ils remplissaient les bidons) alors qu’il fait de plus en plus chaud : les nuages ont fait depuis longtemps place au soleil et mon compteur annonce 31° C.  Presque au même moment, Karine, auprès de laquelle je me suis vanté plus tôt de mes talent de mécanicien participatif m’annonce qu’elle ne peu plus passer ses vitesses à l’arrière : le dérailleur reste bloqué sur le petit pignon alors qu’il nous reste encore 60 km à faire et quelques bosses. Un rapide examen visuel en roulant ne donnant rien on s’arrête un peu plus loins pendant que d’autres se mettent en quête d’eau dans le cimetière voisin.

Mais y’a des jours comme ça : il n’y a pas d’eau au cimetière et le câble de dérailleur est cassé à l’intérieur du cadre, il pendouille même après mes manipulations et la pince coupante Leatherman du rider de merde ne veut rien couper (il avait aussi un câble de rechange, peut-être pour dérailleur mais pas sûr, seulement sur le bord de la route avec des passages internes on n’a pas tenté), c’est pas grave, on enroule le câble autour du dérailleur et on repart.  Mais Étienne qui revient du cimetière a une bonne idée : utilisons les butés pour remonter de quelques pignons, ça sera toujours mieux que rien. Aussitôt dit aussi fait avec l’œil précis d’Étienne qui contrôle l’alignement et moi qui joue du tournevis on gagne un pignon qui permettra à Karine d’aller jusqu’au bout !

Nous voilà repartis et dans le village suivant on trouvera un cimetière et un robinet : cette fois-ci tout le monde en profile pour se rafraîchir mais malgré tout la fatigue commence à se faire sentir et le vent d’est à 20 km/h nous gêne dès qu’on se tourne un peu vers lui, mais tout le monde s’accroche et on avale les kilomètres alors qu’on sait que la délivrance est proche : les derniers 30 km sont en légères pente descendante jusqu’à Amiens. Du coup une fois passés la dernière bosse on accélère et on file vers la Cathédrale à 28-32 km/h.

Enfin l’arrivée ! Après une pause photo devant le monument on file retrouver d’autres cyclos au Loft boire la bière bien fraîche, dont on avait tant parlé sur le parcours (il avaient même de la Delirium Tremens en pression ! 🍻), avant de profiter d’un repos bien mérité dans le train pour Paris, où le contrôleur nous a répartis de manière à ce qu’on puise ranger facilement tous nos vélos.

Y’a des jours comme ça, où tout ne se passe pas exactement comme prévu, où on pense plusieurs fois à faire demi-tour et à rentrer se coucher, mais ou au final on passe une superbe journée sur le vélo, on rencontre des gens vraiment très sympas et solidaires, et ou finalement ont rentre chez soit rompu mais le sourire aux lèvres…

Sur Strava avec plus de photos: https://www.strava.com/activities/1597212236

3 réflexions sur « Y’a des jours comme ça… CC05 Paris-Amiens »

  1. Merci Jean Baptiste pour ce récit. C’etait exactement ça, avec une ambiance presque à faire regretter qu’il n’y ait pas 20km supplémentaires !
    Je suis d’accord, à coup sûr, tu as gagné au change en rejoignant le groupe.
    Superbe sortie et super journée de vélo !

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