Le Tour de France Randonneur de l’US Métro c’est un parcours de 4800 km minimun, avec 45000 m d’ascension et 61 points de contrôles, qui suit au plus près les frontières de la France métropolitaine, à réaliser dans un délai maximal de 30 jours.
27 jours, 5000 km d’émotions qui sont dans ma tête maintenant.
Je réalise seulement quand c’est terminé à quel point c’est un défi énorme comme si l’on ne voulait pas se faire peur avant et ne pas y aller, ce qui serait vraiment dommage.
Je suis parti avec un peu trop de choses que j’ai promenées jusqu’à Saint Raphaël où je me suis envoyé un colis contenant 2 vestes, une serviette, un petit sac à dos, des jambières et des manchettes. Je n’ai gardé qu’un maillot et un cuissard de rechange, une veste un peu chaude mon pantalon et ma veste de pluie et mes sur chaussures, ces trois derniers équipements étant un peu les héros de l’aventure au vu du temps pluvieux j’avais également un sac de couchage. Je suis donc reparti plus léger pour attaquer les Pyrénées.
Ma grosse erreur aura été de ne pas changer ma cassette pour avoir au moins 32 contre 29 qui m’ont empêché de mouliner dans les côtes et surtout qui ont augmenté ma fatigue. En effet les trois quarts du tour se sont bien passés, hormis ma chute provoquée par un animal après Sault durant la nuit mais je m’en suis bien sorti et j’ai été vite remis en selle par un super vélociste de Uzès.
Le dernier quart a été beaucoup plus difficile, en quittant les Pyrénées j’ai eu très mal au bas des cuisses qui m’ont empêché d’avoir une progression acceptable ce qui m’a miné le moral sur quatre jours. Je suis passé à la pharmacie où ils m’ont conseillé de mettre du baume du tigre rouge et des pastilles à mettre dans ma gourde pour augmenter mon hydratation. Heureusement les douleurs se sont atténuées et la rencontre avec Bernard a fini de me requinquer.
Je n’ai trouvé qu’un passage difficile au niveau de la Rance, ce n’est pas équipé pour les vélos, il faut marcher pour traverser le passage et ensuite marcher dans un bois en pente raide avec plein d’épines de pins qui se prennent dans les étriers de frein. J’ai presque regretté de ne pas être passé sur la route mais bon ça semblait dangereux surtout avec les camions. Pour l’hébergement j’avais prévu de dormir à la belle étoile, l’été quoi, mais le temps était globalement pourri j’ai donc utilisé trois fois mon sac de couchage et le reste du temps je suis allé à l’hôtel. Pour réserver j’ai joué à Matrix avec mon épouse, j’avais partagé ma position et l’itinéraire avec elle et vers 21 h elle m’envoyait l’établissement où je pouvais aller, j’appelais pour réserver, ça a très bien fonctionné.
J’ai roulé plusieurs fois la nuit, notamment pour la première étape que je voulais faire en mode PBP, c’est à dire 600 km en une fois pour profiter de la motivation et de l’énergie du début et pour entrer dans le vif du challenge. Mes participations aux brevets et au PBP m’ont confronté à la problématique de l’éclairage et du rechargement pour être autonome et la meilleure solution est pour moi la roue avec une dynamo dans le moyeu (Deluxe) et une lampe (beacon wave) qui permet en plus de l’éclairage de recharger un téléphone ou une batterie. J’avais également une frontale pour m’éclairer lors des arrêts et notamment pour installer le bivouac.
Sinon j’avais une cuillère, un couteau, un chargeur et une batterie ainsi que mon carnet de route et tout ça allait dans ma sacoche de cadre, bien pratique. J’avais également deux sacoches « drop » qui se fixent au niveau de la potence et qui sont très pratiques. Dans l’une j’avais ma gourde et dans l’autre il pouvait y avoir soit une banane soit gâteaux…
Je le referais bien dans quelques années avec un plus petit ratio et dans l’autre sens !
Jean-Claude.