Bonne Année 2025 !

Pour 2025 nous vous avons préparé :

Très Bonne Année 2025 que l’on vous souhaite riche en tours de pédales avec le VCN !

 

Le Dodécaudax du Solstice de Farid

Première Partie

L’information du DDX SOLSTICE a été relayé sur Slack par Jean-bâtisse, les places étant limitées et l’événement si attendu que j’ai de suite flairé la bonne occasion, prendre une place pour ensuite, lorsque les inscriptions seraient closes, revendre ma place au prix fort.

Je regrette déjà d’avoir écrit cette phrase je ne sais combien parmi vous me traite déjà de C*******,de S******

J’ai donc gardé ma place et finalement décidé de participer à cette aventure.

Une fois les options concernant l’équipement arrêtés je pensais être prêt, mais je me suis rendu compte le jour J dans le train, que je n’avais pas du tout pensé à emmagasiner un peu de sommeil. Couché tard la veille, levé tôt le matin, pas de sieste, ça allait être compliqué le sommeil, mais finalement ça se passera très bien.

À la Gare d’Austerlitz j’ai voyagé avec des copains du CSP, 5 vélos pour 3 emplacements vélo, le chef de train ne nous a pas fait de remarques. Nous avons rejoint le point de départ ou un petit ravito de bienvenue attendait une soixantaine de canaris fluorescents.

Les participants à ce DDX étaient plutôt…

Bon je vais arrêter là mon compte rendu réclamé par Jean batiste, j’ai peur en continuant de vous perdre les uns après les autres, et si certains d’entre vous veulent en savoir plus je vois la possibilité de continuer à vous en dire plus autour de la bièreS de l’amitié, que vous ne manquerez pas de m’offrir.

Deuxième Partie

Puisque vous me le demandez je m’y « recolle ». 

  • Pour les vêtements 
    • J’avais fait le choix de rouler avec un petit maillot de corps Odlo, une base layer polartec et une veste doublée en polartec.
    • Je ne vais pas vous faire un cours sur les échanges gazeux, vous connaissez la problématique.
    • Des sur-chaussures en Néoprène.
    • Des sous-gants polartec et des gants.
    • C’étaient de bons choix.
  • Pour l’éclairage
    J’ai fait le choix d’une frontale qui fonctionne sur accus, c’était un très bon choix mais une maladresse a faillit me coûter cher, je vais vous conter cela rapidement.

Ah ah ah je viens de vous lâcher un « je vais vous conter » bien fait pour vous, il ne fallait pas me relancer sur la rédaction d’un petit compte rendu, vous allez peut-être subir prochainement un « bien mal m’en a pris que n’ai je donc fait ». 

La soixantaine de participants se répartit en 3 groupes. Mon groupe, le troisième, est composé de 17 cyclistes. Nous prenons la route espacés de quelques minutes pour des raisons de sécurité.

Nous allons rouler en peloton et avons réglé nos feux arrière en mode fixe, c’est indispensable.

Il ne fait pas très froid : 3 degrés.

Rapidement les lumières de la ville et de sa périphérie s’effacent et l’obscurité prend place, nous voici plongés dans cette aventure nous allons faire 80 km pour rejoindre le château de Chambord ou un ravitaillement nous attend. 

Mais avant Chambord c’est Versailles ! Je m’amuse avec les 4000 lumens de ma lampe, ça éclaire fort mais rapidement elle n’a plus d’énergie et je me retrouve sans éclairage.

Nous roulons en groupe compact je profite de l’éclairage de mes compagnons de route, mais lorsque nous nous retrouvons les uns derrières les autres mon absence d’éclairage est un gros problème : ça ne va pas le faire.

Vous êtes toujours là ? C’est bien. 

Attention spoiler alerte, je vais vous lâcher un « bien mal m’en a pris » et un « que n’ai je donc fait » dans 3 minutes.

Je décide donc de changer d’accus en roulant et je farfouille dans ma sacoche de cadre, bien mal en a pris, que n’ai je donc fait (je vous avais prévenu), je pense faire tomber un gel sur la route mais en fait il s’agissait de ma boîte d’accus. Je fais stopper le groupe pour récupérer 2 autres accus que j’avais dans ma sacoche de selle. Ne jamais mettre tous ses yeux dans le même panier. Me voilà sauvé, j’éclaire à nouveau la route. Je cesse de jouer avec ma lampe. Ce n’est pas aux vieux singes que l’on apprend à manger des limaces.

Troisième Partie

Versailles c’est fini direction Chambord ou le ravitaillement nous attend.

A la faveur des arrêts pipi nous avons dépassés le groupe 2 et le groupe 1.

Nous arrivons aux pieds du château de Chambord.

80 km de faits.

Les bénévoles sont super organisés et bienveillants.

Si nous voulons profiter des illuminations du château nous devons reprendre la route à nouveau, la France est en crise, l’extinction des feux est dans 6 minutes, c’est pas Versailles ici !

Nous quittons un peu la trace et je fais une jolie photo… ratée. 

Prochaine étape : Vendôme dans 55 km.

La nuit est totale.

La météo se dégrade un peu, nous roulons de temps en temps sous de la bruine.

Je ne vois plus rien à travers mes lunettes, totalement embuées.

Je décide de les enlever et de les glisser dans une poche arrière.

La manœuvre est hasardeuse, je dois ralentir m’y reprendre à plusieurs fois 

Je suis à l’arrière du groupe, puis à quelques mètres du groupe, puis distancé du groupe.

Je vois leur feux… et à la faveur d’un changement de direction les feux sont avalés par l’obscurité. 

Je dois m’arrêter et remettre mes lunettes pour pouvoir suivre la trace.

Je suis seul, il me reste 35 km à faire.

Mon absence va forcément être remarqué, par mes compagnons de route, le serre-file connaît son « métier » il va arrêter le groupe.

Que nenni… Ouin ouin. 

Je me fais une raison, je vais rouler seul.

Quatrième Partie

J’ai la trace sur mon GPS.

J’ai de la lumière à l’avant et à l’arrière.

Je vais m’en sortir ne serait ce que pour écrire ce compte rendu de ce DDX que @jean baptise ne manquera de me demander. 

Ça va le faire, Forza, mais je redoute un problème technique, je ne suis pas très rassuré, je n’ai pas froid, tout va bien. 

Je roule tranquillement jusqu’au moment où j’aperçois une guirlande de feux rouges qui serpente au loin. 

Mes compagnons de route du groupe 3 sont devant, j’accélère pour les rattraper et n’y arrivant pas je finis par renoncer, j’apprendrais plus que j’avais presque comblé l’écart, à la faveur d’un arrêt pipi et d’une crevaison. 

Je roulotte à nouveau, je suis à 5 km de la pause, je vais y arriver et plus vite que je ne le pense.

« Ça va ? prends les roues » me dit un cycliste en me doublant. 

Je n’avais pas capté qu’en quittant le ravitaillement de Chambord, mon groupe 3, n’était plus le dernier groupe sur la trace.

Je roule avec l’avant-garde du groupe 1 qui attendra à un stop le reste du groupe.

Nous arrivons à la salle troglodyte, nous sommes au kilomètre 135 et je retrouve mes compagnons de route pas inquiets du tout, ils n’ont remarqué mon absence qu’en s’installant à table…

Super ambiance.

Les 3 groupes sont là. 

Beaucoup de cheveux argentés.

Des têtes connues, des cyclistes chevronnés qui font de la longue distance, Jean-Claude et ses 13 Paris-Brest-Paris, un autre 12 , des diagonalistes, Alain qui fait des DDX depuis 2014 …

L’organisation est parfaite, et comme ce « petit compte rendu » n’en finit pas, je ne vais pas vous en dire plus et vous faire gagner 15 minutes… ne me remerciez pas.

Cinquième (et dernière) Partie

Nous remontons sur nos vélos pour parcourir les 70 km de ce DDX de nuit.

Cette fois ci j’ai prêté attention, tous les autres participants sont devant, le groupe 3 est le dernier groupe.

Je ne sais pas si c’est grâce à la soupe ou au vin mais le serre-file va se montrer cette fois-ci efficace, et dès le début, il nous compte, nous ne sommes plus 17, mais 18.

@Pierre Couty du VCN a été oublié par son groupe il roulera avec nous.

Nous allons rouler une petite heure sous une pluie fine.

Les arrêts sont fréquents, @Pierre Couty crampe.

A 40 km de l’arrivée, nous tenons son vélo, pour qu’ils puisse faire quelques pas.

Cette cohésion va prendre fin au prochain arrêt.

Le capitaine de route et le serre-file rouleront avec lui, il ne sera pas seul.

Vous avez remarqué que je n’ai pas écrit « il ne sera pas seul, lui » ?

Nous arrivons à Tours, les vélos sont entreposés dans un local privatif, un petit déjeuner nous est offert.

Je vais faire simple, je zappe les sourires, les visages fatigués, ceux qui s’endorment sur les canapés, les discussions sur les horaires de trains.

La salle se vide, nous ne sommes plus beaucoup.

Je récupère mon vélo, direction Saint-Pierres-des-Corps pour rentrer à Paris en TGV.

C’était vraiment super, tu avais raison @Jean-Baptiste.

Je vous recommande de vivre cette expérience, mais j’émets une réserve sur le danger en cas de températures négatives.

Des bisous et joyeux Noël.

 

Dodécaudax du Solstice avec les Randonneurs Vendômois

Nouvellement inscrit au VCN et donc sur Slack je lis un post de Jean-Baptiste sur cette rando de nuit qui m’interpelle : 

  1. Cette année je n’ai pas fait de 200.
  2. Mis à part mes raids de nuit avec le PGR, je n’ai jamais passé toute une nuit à rouler.

Le défi était difficile compte tenu de mon peu de kilomètres cette année et de plus rouler de nuit en plein hiver, mais d’autres éléments m’ont convaincu de tenter l’aventure : l’assurance que je ne serais pas seul (les inscriptions de Jean-Baptiste qui l’avait déjà fait en 2023 et de Farid qui serait un rookie comme moi) ; l’encadrement par un capitaine de route et un serre-file, le repas dans une salle troglodyte aux deux tiers de la rando, la perspective de voir Chambord de nuit et une trace sans grande difficulté avec très peu de dénivelé. 

Inscription faite j’organise mon emploi du temps pour être à Tours le mercredi car c’est une région que je visite régulièrement dans un cadre professionnel.  Je réserve donc un hôtel pour deux nuits, proche du départ de l’épreuve ce qui me permettra d’être reposé et de bien préparer mon vélo. Bien m’en a pris car à mon arrivée à l’hôtel je me rends compte que c’est le même hôtel qui accueillera samedi matin tous les randonneurs pour le petit-déjeuner.

Après avoir consulté la météo qui ne prévoit pas d’intempéries ni de températures négatives (mais basses : entre 3 et 6° C avec un taux d’humidité inférieur à 85%) je m’équipe en conséquence : 

  • Les pieds : chaussettes en laine mérinos avec chaussures d’hiver et sur-chaussures
  • Le bas : un cuissard long
  • Le buste : 5 couches (un maillot de corps type nid d’abeille, un maillot thermique manche longue, un tee-shirt en lycra, une veste sans manche mi-saison, une veste manche longue en Gore-Tex
  • La tête : une cagoule doublée d’un tour de cou 
  • Les mains : gants en Gore-Tex
  • Les éléments de sécurité : un casque avec frontale, un harnais de signalisation
  • Les vêtements additionnels pour la pause : une veste de pluie jaune, une doudoune, un tee-shirt, un sweet, gants en mérinos.
  • Le matériel annexe : une lampe au cintre, un radar lampe Garmin Varia à l’arrière, un bidon isotherme, deux chambres à air, une pompe à vélo, deux power banks et la connectique, des barres de céréales et gels.

Fin prêt à 19h30 je rallie le départ à moins de cinq minutes devant le Palais des Sports de Tours ou l’on est accueilli par Jean-Pierre, l’organisateur, avec un café chaud et des madeleines. Je retrouve Farid prêt pour l’aventure, malheureusement Jean-Baptiste a dû renoncer à cause d’un chauffard parisien qui l’a percuté une semaine avant.

Pendant les 20 à 25 minutes d’attente nécessaires avant le départ (prises de photos, rappel des consignes de sécurité, constitution de trois groupes de randonneurs…) je suis pris d’un doute sur ma décision de participer à cette aventure car j’ai déjà froid.

Les groupes se constituent mais Farid et moi on tardons à en choisir un et par conséquent, en bouche-trous, on est séparés : j’intègre le groupe un et Farid le trois avec des cyclos de Pantin qu’il connaît.

20h le groupe un s’élance avec un capitaine de route expérimenté.  Une quinzaine de cyclos serpentent dans la bonne humeur dans les rues de Tours pour rejoindre rapidement la rive droite de la Loire et rouler en direction de Vouvray. Pendant ces dix premiers kilomètres le rythme est tranquille et en discutant je m’aperçois que je suis vraiment un rookie de la longue distance car mes compagnons sont tous des cyclos, hommes et femmes, expérimentés avec des Paris-Brest-Paris et des Diagonales dans les pattes. 

Deux cyclos m’interpellent particulièrement par leur équipement : l’un roule en sandale (Pierre Soumoulou dit le Hibou que vous pouvez découvrir dans le podcast Diagonalistes) et l’autre un extra-terrestre équipé en cuissard corsaire, mitaines et un casque sans cagoule ni bonnet ou protège-oreilles. Je me laisse glisser à l’arrière du peloton car la lumière de mon Garmin Varia, que j’ai dû fixer tant bien que mal à l’arrière de ma sacoche de selle, gêne mes compagnons quand ils me suivent.

Au niveau d’Amboise le groupe s’arrête pour un arrêt pipi et on est dépassé par les deux autres groupes, nous reprendrons quelques kilomètres plus loin notre première place pour les mêmes raisons. 

On traverse le fleuve pour laisser sur la droite Chaumont-sur-Loire et prendre la direction de Blois. La sensation de rouler de nuit est agréable car comme on se déplace en peloton homogène chacun étant entouré de feux rouges et blancs, on se sent en sécurité comme dans un cocon et on se prend à penser que l’on participe à un événement atypique avec des cyclistes admirables.

La proximité de la Loire fait que l’on ressent l’humidité transpercer nos vêtements et après trois heures de vélo je discerne une petite fringale : le rythme n’étant pas trop élevé, le froid et l’humidité rendant toute action sur le vélo pénible, on ne trouve pas le besoin de s’hydrater et de s’alimenter régulièrement (cela me coûtera cher plus tard). Je prends une barre céréale qui me requinque.

Blois est en vue mais à un rond-point une crevaison de mon pneu avant fait stopper le groupe qui est rapidement dépassé par les deux groupes suiveurs : on n’arrivera pas les premiers au ravito de Chambord. Tous les cyclos qui percent en hiver le savent : il faut rapidement se dépanner sous peine de se refroidir. La solidarité de cette rando n’est pas un vain mot : une équipe de choc change la chambre à air rapidement et nous reprenons notre rythme de croisière en dépassant Blois et en entrant dans le parc de Chambord

Kilomètre 80 il est minuit moins cinq, on arrive au ravito de Chambord. Afin de profiter des illuminations du château qui s’éteignent à minuit j’en fais le tour pour prendre une photo. Le groupe 2 et 3 sont déjà sur le départ de la seconde partie du voyage. Photo dans la boite, je me dépêche d’aller au ravito prendre un café et des gâteaux et de regonfler mon pneu avant avec une pompe à pied. 

 

Pas le temps de musarder, mon groupe est déjà parti. Je me mets en mode poursuite pour le rattraper un à deux kilomètres plus loin. En forçant sur les pédales je sens des crampes pointées au niveau des quadriceps. Le groupe s’arrête à un rond-point avant de retraverser la Loire au niveau de Muides-sur-Loire : arrêt fatal mes deux quadriceps crampent en même temps, le groupe m’attend le temps que ça s’atténue. On repart sous une sorte de crachin neigeux, l’humidité de la Loire s’imprègne dans les vêtements : il reste 120 kms à parcourir environ, la nuit va être longue.

La Loire dernière nous, on remonte sur Mer complètement endormis, on passe au-dessus de la voie ferrée Orléans – Tours puis de l’A10 et on se retrouve sur un plateau entre Beauce et Vendômois. En moulinant je ne sens plus de contractures, un vent favorable augmente notre moyenne, le taux d’humidité baissant la température extérieure est agréable, je me sens pousser des ailes et je prends quelques relais. Seule la traversée des hameaux et des villages casse la monotonie de notre environnement due à l’obscurité. De temps en temps une chouette effraie croise notre chemin. De bonne allure on dépasse le groupe deux (on apprendra plus tard que l’un des leurs a eu des ennuis de dérailleur). Dix kilomètres avant Vendôme, je vois au loin une lumière rouge et crois avoir rattrapé le groupe trois. À la faveur d’un toboggan, notre groupe fond sur la lumière rouge et en la dépassant je vois Farid esseulé dans la nuit qui pourchassait son groupe pendant plus de 30 km après un ennui de lunettes. Pas cool le groupe trois qui l’a abandonné ! Pourtant ce sera le même groupe qui va m’accompagner et me soutenir jusqu’aux portes de Tours. 

Il est trois heures du matin, nous traversons Vendôme pas si endormie que cela puisqu’une assemblée de jeunes sortant ou allant à une fête nous acclament sur le bas-côté. 

Plus que cinq km et c’est le repas chaud ! Enfin le kilomètre 137, clou de la soirée. On gare nos vélos à l’abri d’un porche taillé dans la roche, on se change, on recharge les accus des Garmin et des lampes. Chacun se restaure dans la joie et la bonne humeur : apéro, soupe de potimarron, gratin dauphinois avec jambon, fromage et tarte aux pommes. Un des organisateurs met à l’honneur des cyclos qui ont à leur palmarès douze ou treize Paris-Brest-Paris et toutes les Randonnées du Solstice depuis leur création en 2014.

Pour ma part je n’ai pas pu profiter pleinement du repas car au milieu de celui-ci mes deux quadriceps se rappellent à mon bon souvenir et se contractent en même temps : je m’isole pour que passe la douleur et me masse les cuisses. Rien n’y fait. Après plus d’une heure de pause ils se sont refroidis malgré une hydratation à la Badoit de l’apéro et à la soupe. Cela va être dur de redémarrer surtout mais tout le monde se lève pour reprendre le périple. Je me déplace péniblement jusqu’à mon vélo, me rééquipe. Les crampes ne disparaissent pas, au contraire à chaque mouvement elles perdurent. Des cyclos bienveillants viennent me voir et me donnent des compléments sous forme de pastilles à sucer. Je me dis que la dernière partie va être dure : 70 km restant avec pratiquement tout le dénivelé de la rando à faire. La maîtresse de maison essaye de me dissuader de continuer dans cet état et me suggère de terminer dans la voiture qui me ramènera à Tours au petit matin. J’avoue que c’est tentant : plus de souffrances, plus de froid, plus de vélo. De plus, le temps de me préparer et de discuter mon groupe était parti. Seul le groupe trois de Farid était encore là : l’honneur du VCN était en jeu. N’écoutant que mon égo je monte péniblement sur mon vélo et m’engage dans le final sous un crachin non prévu par la météo.  

Première côte après 3 km, je mouline et la monte sur le dernier pignon. Je sens mes cuisses se contracter mais cela passe. Sur le plat je refais mon retard mes compagnons réduisant leur allure pour m’attendre. Mais dans la prochaine difficulté, une grande rampe rectiligne, malgré un gros développement, mes deux quadriceps ainsi que mes ischios crampent en même temps. Je déchausse rapidement sous la douleur et éprouve la sensation d’avoir deux poteaux télégraphiques à la place de mes jambes. Thierry le capitaine de route redescend le raidillon et viens m’aider. Il évalue la situation en me demandant si je peux marcher et terminer la bosse en bipède et m’assure qu’il restera avec moi si nécessaire jusqu’à Tours. Mon vélo par terre, je ne peux pas m’asseoir car les bas-côtés sont trempés, heureusement une rambarde de sécurité me permet de m’asseoir et de lâcher la pression sur mes cuisses.  Il reste 60 kms à parcourir mais il faut que j’y arrive, ce n’est qu’un mauvais moment à passer, après Chambord j’ai crampé mais cela a passé et j’avais même retrouvé des sensations donc pourquoi pas renouveler l’expérience. Je monte péniblement la rampe à pied, au sommet je me remets en selle et re-pédale tranquillement. Au moindre dénivelé positif (petite bosse, faux -plat, et raidillon) je mets le gros pignon et contrôle les contractures ; évidemment avec Thierry nous perdons rapidement du terrain par rapport au reste du groupe. Je me fixe mentalement des étapes de 20 km. Les autres nous attendent et nous faisons une pause sur le bord de la route juste avant Château-Renault. Thierry est rejoint par Bruno qui vont m’accompagner en papotant non-stop jusqu’au petit déjeuner.  On passe devant un Lidl tout éclairé, la mise en rayon a commencé, la circulation automobile est plus fréquente, il doit être au moins six heures du matin. On quitte Château-Renault : Vouvray est à 25 km. 10 km avant Vouvray après une courte pause le groupe trois en file indienne et en musique prend le large nous laissant seuls Thierry, Bruno et moi. 

Enfin Vouvray, on traverse la Loire pour rejoindre la piste cyclable de La Loire à Vélo. Malgré la pénombre on sent que l’agglomération se réveille, la circulation devient dense : camions, bus, quelques vélotafeurs, on redevient des cyclistes ordinaires. Je n’ai plus d’énergie mais pas envie de dormir : l’écurie est proche, plus que quelques kilomètres avant le final. On dépasse le panneau Tours, on prend des avenues avec des pistes cyclables ou on se laisse doubler par des VAE : les 200 km ont laissé des traces ! Avenue Gramont on rejoint le local vélo de l’hôtel pour sécuriser nos montures le temps de prendre le petit déjeuner.

Je remercie mes deux anges gardiens pour leur soutien et, bon dernier de l’épreuve, rejoint par l’ascenseur les 50 autres participants dont Farid du VCN et les organisateurs heureux que tout se soit bien passé et nous nous donnant rdv pour le Dodécaudax des Rois le 11 janvier 2025.

 

Le Toboggan Meudonnais de Jérémie

 

Ce matin, réveil à 6h pour participer à la célèbre Classique Meudonnaise. Malheureusement, j’ai réveillé madame, qui n’était pas très contente. Elle n’a pas compris pourquoi je devais partir si tôt, d’autant plus qu’habituellement, je quitte la maison à 7h30 pour les sorties avec le groupe 1. Donc dès le matin, je me fais engueuler, et je ne pars pas sur les meilleures bases !

Il fait 10 degrés, l’air est humide après presque deux semaines de pluie. On a même eu quelques frayeurs car Saint-Rémy-lès-Chevreuse était encore inondée samedi.

Je pars de Colombes à 7h pour rejoindre la mairie de Neuilly, et j’y arrive vers 7h20. À ma surprise, une quarantaine de cyclistes sont déjà là, rassemblés dans la nuit noire. Leurs feux avant clignotants illuminent la scène, avec les feux arrière rouges, créant une atmosphère presque féerique au milieu de la ville encore endormie.

À 7h30, départ pour rejoindre Meudon. On traverse Boulogne-Billancourt et le pont de Sèvres, puis on attaque une montée raide de 2 kilomètres. Ce n’est pas un simple faux plat : la pente est bien marquée et elle nous prépare déjà psychologiquement à ce qui nous attend. Cette première montée annonce clairement la couleur de la journée.

Lorsque nous arrivons à Meudon, dans l’espace vert près des terrains de foot, nous sommes accueillis par un épais brouillard qui enveloppe le paysage. Malgré cette ambiance un peu mystérieuse, on est surpris par le nombre de participants déjà présents : plus de 500 personnes attendent le départ.

Le président, comme à son habitude, s’occupe de récupérer les bracelets et d’organiser les groupes.

Le parcours de 88 kilomètres, avec ses 11 bosses, nous attend. Plus de 1000 cyclistes s’élancent sur les routes de la vallée de Chevreuse. Au milieu du parcours, on enchaîne une bonne dizaine de bosses, chacune avec une pente moyenne d’environ 5 %.

Ce n’est pas un parcours de tout repos, c’est même assez exigeant, surtout avec les conditions actuelles. La pluie des derniers jours a laissé sur la route une épaisse couche de feuilles mortes, rendant certaines portions particulièrement glissantes. Il faut rester très attentif dans les descentes, car la moindre erreur peut coûter cher. Cette technicité rend la course encore plus intéressante, mais aussi plus difficile à gérer pour certains.

La circulation des cyclistes est dense, mais l’ambiance est incroyable. Chacun avance à son rythme, encouragé par l’énergie du groupe. Les premières bosses se passent bien, mais après la neuvième, les jambes commencent à brûler.

Heureusement, le ravitaillement arrive à point nommé, avec un festin de foie gras et d’huîtres, qui apporte un peu de réconfort avant d’affronter les derniers kilomètres.

Je me demande encore comment les cyclos arrivent à enchaîner un tel parcours en mangeant 4-5 huîtres , 3-4 toasts de fois gras et un petit verre de vin blanc. Je ne sais pas comment ils font pour digérer ça avec le volume de bosses qu’il reste ensuite ! Au final, je pense que ce sont toutes ces questions qui font le succès de la classique aujourd’hui.

À la fin, les membres de Neuilly arrivent petit à petit, par groupes de 3 ou 4 personnes, chacun à son rythme, chacun avec des allures différentes, mais toujours dans une bonne ambiance. Les premiers arrivent, puis d’autres groupes suivent, encore 3 ou 4 personnes, puis encore 3 autres, et ainsi de suite.

Finalement, tout le monde se retrouve à l’arrivée pour partager un dernier sandwich, savourer la coupe remportée par le club, et échanger quelques derniers mots avant de reprendre la route.

Pour certains, la journée n’est pas encore terminée : il reste une vingtaine de kilomètres pour rentrer jusqu’à Colombes. Et surtout publier cette belle sortie sur Strava. Fatigués, chacun rentre chez soi avec le souvenir d’une belle journée de cyclisme, marquée par la camaraderie et le dépassement de soi.

C’était ma troisième édition de la Classique Meudonnaise, et c’est toujours un grand plaisir de partager autant de bons moments sur cette édition 2024. C’était aussi ma deuxième participation et mon premier anniversaire en tant que membre du club de Neuilly-sur-Seine. Déjà plus de 35 sorties de plus de 100 kilomètres dans ce club si accueillant !

C’est vraiment plaisant de voir à quel point le club évolue au fil des mois, avec plus de 130 membres aujourd’hui. Une belle aventure qui ne cesse de grandir.

Photos Michel B. et Brunso S.

Plus jamais ça

Mardi dernier en fin d’après-midi un cycliste de 27 ans a été écrasé et tué à Paris par un automobiliste suite à une altercation.

En tant que cyclistes nous avons tous et toutes confronté·e·s à des manœuvres risquées ou des intimidations mettant nos vies en danger.

Cette fois-ci une étape supplémentaire a été franchie et Paul Varry l’a payé de sa vie : c’est révoltant, écœurant et inacceptable.

Le VCN présentes ses sincères condoléances à la famille de Paul et lui offre tout son soutien dans cette terrible épreuve.

Un sursaut  des consciences est nécessaire pour que l’on ne voit plus jamais ça !

 

Tour de France Randonneur de Jean-Claude

Le Tour de France Randonneur de l’US Métro c’est un parcours de 4800 km minimun, avec 45000 m d’ascension et 61 points de contrôles, qui suit au plus près les frontières de la France métropolitaine, à réaliser dans un délai maximal de 30 jours.

27 jours, 5000 km d’émotions qui sont dans ma tête maintenant.

Je réalise seulement quand c’est terminé à quel point c’est un défi énorme comme si l’on ne voulait pas se faire peur avant et ne pas y aller, ce qui serait vraiment dommage.

Je suis parti avec un peu trop de choses que j’ai promenées jusqu’à Saint Raphaël où je me suis envoyé un colis contenant 2 vestes, une serviette, un petit sac à dos, des jambières et des manchettes. Je n’ai gardé qu’un maillot et un cuissard de rechange, une veste un peu chaude mon pantalon et ma veste de pluie et mes sur chaussures, ces trois derniers équipements étant un peu les héros de l’aventure au vu du temps pluvieux j’avais également un sac de couchage. Je suis donc reparti plus léger pour attaquer les Pyrénées.

Ma grosse erreur aura été de ne pas changer ma cassette pour avoir au moins 32 contre 29 qui m’ont empêché de mouliner dans les côtes et surtout qui ont augmenté ma fatigue. En effet les trois quarts du tour se sont bien passés, hormis ma chute provoquée par un animal après Sault durant la nuit mais je m’en suis bien sorti et j’ai été vite remis en selle par un super vélociste de Uzès.

Le dernier quart a été beaucoup plus difficile, en quittant les Pyrénées j’ai eu très mal au bas des cuisses qui m’ont empêché d’avoir une progression acceptable ce qui m’a miné le moral sur quatre jours. Je suis passé à la pharmacie où ils m’ont conseillé de mettre du baume du tigre rouge et des pastilles à mettre dans ma gourde pour augmenter mon hydratation. Heureusement les douleurs se sont atténuées et la rencontre avec Bernard a fini de me requinquer.

 

 

 

 

 

 

 

 


Je n’ai trouvé qu’un passage difficile au niveau de la Rance, ce n’est pas équipé pour les vélos, il faut marcher pour traverser le passage et ensuite marcher dans un bois en pente raide avec plein d’épines de pins qui se prennent dans les étriers de frein. J’ai presque regretté de ne pas être passé sur la route mais bon ça semblait dangereux surtout avec les camions.   Pour l’hébergement j’avais prévu de dormir à la belle étoile, l’été quoi, mais le temps était globalement pourri j’ai donc utilisé trois fois mon sac de couchage et le reste du temps je suis allé à l’hôtel. Pour réserver j’ai joué à Matrix avec mon épouse, j’avais partagé ma position et l’itinéraire avec elle et vers 21 h elle m’envoyait l’établissement où je pouvais aller, j’appelais pour réserver, ça a très bien fonctionné.      

 

 

 

 

 

J’ai roulé plusieurs fois la nuit, notamment pour la première étape que je voulais faire en mode PBP, c’est à dire 600 km en une fois pour profiter de la motivation et de l’énergie du début et pour entrer dans le vif du challenge. Mes participations aux brevets et au PBP m’ont confronté à la problématique de l’éclairage et du rechargement pour être autonome et la meilleure solution est pour moi la roue avec une dynamo dans le moyeu (Deluxe) et une lampe (beacon wave) qui permet en plus de l’éclairage de recharger un téléphone ou une batterie. J’avais également une frontale pour m’éclairer lors des arrêts et notamment pour installer le bivouac.

Sinon j’avais une cuillère, un couteau, un chargeur et une batterie ainsi que mon carnet de route et tout ça allait dans ma sacoche de cadre, bien pratique. J’avais également deux sacoches “drop” qui se fixent au niveau de la potence et qui sont très pratiques. Dans l’une j’avais ma gourde et dans l’autre il pouvait y avoir soit une banane soit gâteaux…


 


Je le referais bien dans quelques années avec un plus petit ratio et dans l’autre sens !


Jean-Claude.

Retour sur les Pommes de Terre 2024

L’édition 2024 de la randonnée des Pommes de Terre a confirmé le succès grandissant de cet évènement qui se rapproche petit à petit de la barre de 300 cyclos.

Nous avons proposé quatre parcours route (60 km, 80 km, 105 km et 135 km) ainsi que 3 parcours gravel (2 à 4 patates de niveau de difficulté) en Vallée de Chevreuse aux 289 participants (252 route et 37 gravel).

Même si la météo était un peu fraîche au petit matin pour une mi-septembre, les participants ont profité d’une belle journée sous un grand soleil. Deux ravitos sur le parcours, ainsi qu’une bière fraîche et une grillade ont récompensé les participants à l’arrivée au stade Monclar.

Prochain rendez-vous au mois de mai 2025 pour les Pommes de Terre Salées (BRM 200/300/400 + Gravel) ainsi qu’un BRM1000 vers la Bretagne au mois de juillet !

À bientôt et merci à tous les participants et aux 45 bénévoles du VCN qui ont permis le bon déroulement de cette rando.

Note : Beaucoup d’autres photos disponibles ici !