Sortie type Gravel en campagne parisienne

Le circuit de ce matin avec Frédéric, aurait plu à Jean-Louis qui n’a pas osé nous suivre. Pas très long 63 kms ni trop rapide 22 de moyenne.

Et pour cause, c’était un circuit exploratoire sur et en dehors de notre asphalte préféré c’est-à-dire bien souvent en forêt sur ces sentiers tranquilles et non goudronnés aux alentours de Neuilly.

Pas la peine de chercher à aller vite, c’était impossible. Ni de chercher de longues côtes, c’était tout en douceur et en couleurs en cet automne bien entamé maintenant.

 

Nous étions 5 au rendez-vous. Frédéric, Jean-Louis (qui pense sérieusement au gravel parait-il…), Christiane et Chantal nos bientôt nouvelles expertes en GPS et moi-même.

 

Merci à Frédéric qui a osé m’accompagner ce matin. Ce nouveau circuit comportait quelques innovations et avait tout ce qu’il fallait pour nous faire perdre notre sens de l’orientation alors qu’on était constamment à quelques mètres de lieux très classiques. Jamais vous ne verrez Longchamp, la montée de St Cloud, la D307, St Cyr l’école, la minière , Buc, l’aqueduc de Buc, re-Buc, Jouy sans l’homme mort, Bièvres et Meudon de cette manière si vous n’osez pas ce circuit.

 

Je détaille pour les motivés…

Départ direct de la mairie vers l’avenue Charles de Gaulle puis sur l’anneau de Longchamp pour se chauffer les muscles.

Traversée de la seine ni à Suresnes ni à Boulogne mais via le petit pont piéton en sortie de Longchamp. Ne pas poser pied à terre svp. C’est pas du jeu.

Casse pattes vers St Cloud pour rejoindre le golf de St Cloud puis traversée de de la forêt de Rueil via le bois de St Cucufa.

Pour nous rassurer on descend ensuite la D307 jusque St Cyr qu’on rejoindra sur la piste cyclable. Ne pas rater l’entrée de la piste sinon t’es marron…

A St Cyr pas de pause au café qu’on connait mais directo un autre casse pattes bien caché qui passe sous la N12 pour déboucher dans un bois inconnu. Bel étang , sentiers forestiers à tout va ; Mais où est-on ? C’est en sortie de ce bois, longeant cet imposant étang qu’on découvre qu’on était à la minière… C’est malin !

Et pour sortir de la minière d’habitude soit tu montes à gauche vers Versailles et c’est dur ou soit tu montes à droite vers Guyancourt et c’est dur aussi. C’est malin ! Pourquoi ne pas continuer tout droit ? Très bonne idée ! Let’s go et on a longé une petite rivière bucolique sur une belle petite piste cyclable pour déboucher sur Buc ! Buc est par ici ? Aie Aie Aie on commence à perdre notre latin. Déjà qu’il est loin ce latin de nos jeunes années folles…

Mais ce Buc ci c’est le Buc du bas. Bis repetita casse pattes. Et emporté dans notre élan on rate le virage à gauche. Demi -tour puis c’est reparti pour déboucher sur le château de Buc.

On file alors à travers Buc et on rejoint le célèbre Mirage (l’avion de chasse) en haut de l’aqueduc de Buc. Terrain connu. Archi connu. On file vers Jouy puis bip bip « hors parcours »… Car oui il faut alors prendre un petit chemin de forêt qui descend le long de l’aqueduc mais qui est un peu sportif… C’est là où il faut rester sur les freins, debout, sans aller trop vite ni trop lentement. Jusqu’à cette descente de 3 m de long mais à combien ? 20 ? 30% en tout cas pied à terre avant puis on se lance et chacun sa technique. Je me lance je freine à fond en bas pour ne pas filer dans le décor ; Frédéric bloque les roues durant la descente pour arriver tout cool en bas. C’est passé. Certains du VCN auraient peut-être râlé. A voir si on les fait passer par ici… Un panneau en pierre nous rappelle que cet aqueduc est de 1682…

Frédéric en profite pour remettre sa chaine qui a sauté, et c‘est reparti dans les feuilles, les châtaignes, les racines ; Je cale dans une petit côte bêtement (mauvais pignon arrière mauvais plateau) puis on arrive dans le haras du bas de Jouy que vous connaissez tous mais que vous ne situez pas c’est normal vous ne l’avez jamais traversé ainsi… Un cheval se repose dans la cour ; on s’esquive lentement. A nous l’homme mort maintenant ?

Hé bien non. On tourne vers l’opposé, vers les Loges en Josas ; belle côte. On monte en puissance on n’est pas là pour faire du tourisme quand même ! Une fois en haut, logique, on redescend. Vers Jouy et l’homme mort ? bis repetita x2 que nenni. On va en fait longer le bois de l’homme mort via cette route sinueuse qui mène à Bièvres puis à Meudon via le Plessis Robinson. Autre casse pattes bien raide à Meudon.

Et c’est fini. Descente. Boulogne. Neuilly. Et maison. Comme ET (dites « iti »).

 

Bref cela nous a bien plu.

A vous de voir si vous voulez le refaire. Cf la vidéo qui donne une idée de l’ambiance.

Ce n’est pas si gravel (inutile d’amener un VTT, ok pour le VTC) que cela mais ayez un vélo bien préparé (pneus révisés, bien gonflés, oreilles et yeux attentifs).

C’était un peu court 3h30 mais parfois même quand c’est court c’est intense et très bien.

 

Les stats : https://www.strava.com/activities/1939093982 65 kms 3h30 600 m 6°C et 22 de moyenne

Le relive avec les photos : https://www.relive.cc/view/1939093982

Les photos : https://photos.app.goo.gl/VPAMmX2KgwYfgqvdA

La vidéo: https://wetransfer.com/downloads/916b9168bd97715aeff6decee468332820181101171857/7b1ffa33e530b4d7d746d930a2c8a27020181101171857/1057de

Quelques compléments avec la vidéo qui dure 4 minutes (c’est la 1ère fois que j’en fais, syez indulgent avec le montage..) :

Le début = le bois de la minière

50’’ = la fameuse descente de Buc avec Frédéric qui remet sa chaine.

2 40’’ = petit chemin avant Buc

A 3’ 59’’ vous pouvez aaréter je n’ai aps su supprimer la fin…

 

Et vous Christiane Jean-Louis Chantal quel circuit ? Un peu de mécanique parait-il aussi ? 😊

 

PS : Merci à Albeniz que je trouve sublime. Mais pas à vélo.

 

les cinglés du Ventoux. 1ère partie.

L’idée nous est venue brutalement comme ça sans prévenir. Était-ce lié à trop de routes plates ces derniers temps ? Était-ce lié à la fin de la saison annonçant le passage du cuissard court au cuissard long ? Était-ce lié au fait que le Tour n’y est pas passé cette année ? Était-ce lié à …

Aucune idée mais une fois l’idée lancée Jean-Baptiste Patrick moi-même accompagnés de notre directrice logistique, ça y est, en route pour devenir un de plus parmi ces « cinglés du Ventoux » (copyright http://www.clubcinglesventoux.org/fr ).

Objectif : faire 3 fois dans la même journée le Ventoux.

Itinéraire : dromadaire à 3 bosses (Malaucène-Ventoux, Bédoin-Ventoux, Sault-Ventoux).

Kms et dénivelé : 137 kms 4600m

Date visée : samedi 27 octobre 2018.

 

Départ de Neuilly vendredi matin. En voiture Simone. 3 vélos dehors 3 cyclistes dedans. 1 logisticienne pour encadrer le tout.

Météo du tonnerre. Il fait beau, je l’ai déjà dit c’est chouette le vélo.

 

Notre stratégie maintes fois discutée est d’établir le camp de base à Malaucène.

D’aucuns diront que partir de Bédoin est plutôt conseillé afin de démarrer par le plus dur mais bon telle fut notre décision.

Côté météo cela s’annonce mal depuis plusieurs jours ; le passage à l’heure d’hiver prévu ce week-end semble concomitant avec un changement de saison notable de l’été vers l’hiver… mais la météo serait-elle une science exacte  (François) ? Ca se saurait…

 

Révision des vélos le soir même. Un grand classique : Inspection des pneus, chaînes huilées (3 vélos 3 méthodes : huile classique, huile céramique, cire)  chacun sa sauce quoi !, fixation des lumières avant ET arrière, vérification de l’état des piles, réglage des cales et des hauteurs de selle, petit tour dans Malaucène village dédié au vélo (il y a plus de magasins de vélos qu’autre chose.. on s’y sent bien tout de suite … on a envie de tout acheter…) puis les vélos sont remisés dans un espace sécurisé et ad hoc. Tout est prêt ! On peut aller dévorer un dîner de cyclistes au Petit Paradis de la place. « Bivouak » au programme. Blonde et ambrée. A chacun ses goûts.

 

Samedi matin réveil à 6h45. Tout semble sec dehors. Good !

Une heure plus tard lors du petit déjeuner à 7h45, pluie et froid dehors dorénavant. Zut !

 

Et c’est parti à 8h45. Météo oblige on ne fait pas les 7 kms prévus pour s’échauffer mais on se jette dans la pente. Direct.

Nos petites lumières clignotent. Crachin breton faiblard. JB , optimiste, laisse la veste de pluie dans son dos . Le petit trio est en route, la température est douce 15 degrés et l’ascension démarre.

Altitude de départ 400 m. Dans 21 kms on sera à 1909m. Pente moyenne 7.5%. Pente max 14%.

La route est superbe. Il n’y a personne. Pas un vélo, pas une voiture (en fait on en croisera même pas 10 sur cette ascension et 7 vélos sur toute la journée) car plus on avance plus la température baisse, la pluie faible est de plus en plus insistante et le ciel s’assombrit peu à peu. Mais l’atmosphère reste bonne, le petit groupe s’étire Patrick devant JB puis je ferme la marche. Avec nos vestes d’hiver il fait chaud là-dessous. Personnellement mon cardio s’affole dès le départ et je monte au train entre 170 et 175 ; C’est beaucoup trop ! Surtout ne pas accélérer. Je ne sais pas ce qu’il se passe (j’y travaille encore pour comprendre. Trop de cafés ?); Keep cool et avance bonhomme ! telle sera ma devise du jour ; tant pis.

L’avantage de cette ascension c’est que les pentes alternent le dur et le moins dur. Plusieurs portions à 3% 4% 5% s’alternent avec les longues portions à 10%. Voire 12 13 et 14 très courtes. Mais la pluie s’accentue. JB fait une pause pour mettre la veste de pluie qu’il ne quittera plus de la journée. A 5 kms du sommet le ciel s’éclaircit et on voit l’observatoire très nettement tout là-haut ; c’est beauuuuuu. Patrick file sur les cimes. Il passe (trop vite on dirait Vam Impe 😊 ) à 10 m d’un chamois gîté sur ces pierres caractéristiques du Ventoux. J’aurai plus de temps pour l’admirer cet isard mais sortir l’appareil photo de son plastique dans la poche arrière sous la veste de pluie… quelle galère… donc pas de photos et hélas il y en aura donc très peu ce jour …

2h30 plus tard nous sommes tous au sommet. Et de UNE. Photos. Le ciel est noir. Il fait près de zéro degré. La route mouillée. Pas un chat. Aucune boutique ouverte. Pas une voiture. Rien. Quel contraste avec l’animation habituelle de cet endroit par beau temps. Serions-nous arrivés sur la Lune…. ???

 

La descente vers Bédoin est rapide mais contrôlée car on ne voit rien. Et il fait froid. Heureusement on prendra 8 degrés de plus en arrivant à Bédoin mais c’est quand même transis de froid qu’on débarque dans un café du coin. Thé ou café et on fait tamponner nos cartes. Discussion avec les locaux qui nous prédisent de la neige au sommet («  ça va pas la tête ?! » ) et c’est tremblotant de tous ses membres que Patrick découvre quelques techniques pour réchauffer ses mains, ses doigts.

 

Photo. Et c’est reparti. La plus dure est à faire. Ascension par Bédoin. 22 kms 7.5% de moyenne. Train train habituel. En groupe puis en file indienne puis en solo chacun. Perso je suis très vite hors course. Je n’arrive pas à faire redescendre ce cœur. Donc je baisse le rythme pour me caler sur 160 et c’est en roulant entre 5 et 6 km/h max (6 max ??!!) que j’arrive au Chalet Reynard. La pente est constante. Très peu de répit. Elle bien plus dure que depuis Malaucène et plus on avance plus il fait vraiment froid. Arrivés au Chalet Reynard il reste 6 kms à faire ; heureusement je reprends un peu de poil de la bête. Mais les derniers 500 m sont très éprouvants. Il neige. Mon guidon est de plus en plus blanc, la lumière est recouverte de neige ; c’est joli à voir ce petit clignotement blanc sous les flocons et c’est épuisé que j’arrive 10 minutes après JB et 20 après Patrick au sommet. 2h30 d’ascension encore. Et moi qui avait prévu 1h30 sur Malaucène et 2h sur Bédoin… Rage…

 

Patrick et JB sont abrités sous un porche de garage de 50 cm de large. Dès mon arrivée d’une seule voix ils me disent « ce n’est pas sérieux de continuer ». C’est le moment le plus dur de la journée. Je leur réponds que pour le moment je ne suis pas assez lucide pour réfléchir et prendre une quelconque décision . J’ai besoin de récupérer. Un « Lion », deux « Lion » et boire un peu. Ne pas décider et allez, prenons des photos. Il neige tellement qu’au début prendre une photo n’est pas notre priorité mais quand même ! allez, photos, selfies, pauses, c’est aussi ça ces moments de vélo. Graver pour plus tard !

Vient ensuite le moment des calculs. Il est 14h30. Si on descend -vite- en 30 minutes on est à Sault à 15h00. Pause pour manger en vitesse 15h30 15h45 puis remontée à  partir de 14h45 16h00 donc sommet vers 18h 18h30 puis descente vers Malaucène à 19h00. Et c’est un chrono idéal… Il fait déjà très sombre. -2 degrés. Et ça neige… on fait quoi ? On appelle la logistique pour un conseil extérieur. Une équipe c’est une équipe ! On fait tout un tas de suggestions. Le temps passe. On est trempés. Gelés.

 

Et … on décide finalement de renoncer. Trop dangereux de continuer. On est ici seuls au monde. Pas un chat rien de rien. Atmosphère de montagne en hiver. Pas un bruit. Zut ! Rage !

 

On repart donc mais non pas vers Sault mais vers Malaucène. Avec la pluie le froid les freins à disque crissent au début sans perdre de leur efficacité (je recommande) puis se calment. Devant, dans la descente JB hurle au froid. Il n’en peut plus et 5 kms plus loin fonce directement dans un, dans le, restaurant dit du Liotard. Il a les mains gelées. Nous le suivons. Un excellent chocolat chaud nous sera servi. Et même deux pour JB le gourmand ! Après 10 minutes ça va mieux et on repart soit en voiture soit à vélo. Notre logisticienne étant venue, appelée à la rescousse, nous rejoindre pour redescendre le/les volontaires en voiture pour les 15 derniers kilomètres.

 

6h de vélo. 85 kms. Au final on n’aura donc fait qu’un dromadaire à 2 bosses. Malaucène-Ventoux et Bédoin-Ventoux. La troisième bosse ce sera pour 2019. Promis. Et sous le soleil car des paysages magnifiques du Ventoux, de sa vue jusqu’au Rhône, de ses cohortes de vélos, motos devant derrière, rien de tout cela nous avons rencontré. Rien de rien. Une bien étrange aventure quand même. Une bien belle aussi. C’était la 4 ème fois que je faisais le Ventoux. Next time 3 de plus d’un coup. Non mais !

 

Les stats : https://www.strava.com/activities/1930360016/analysis

Le relive: https://www.relive.cc/view/g26197951487

Les rares photos : https://photos.app.goo.gl/Kk26oWPma2aRGGUq9

 

Nicolas Jean-Baptiste Patrick Isabel

Neuilly, Octobre 2018

La Marmotte des Alpes. Que du bonheur ?

Bonsoir,

La marmotte c’est bien sûr ce bel animal de montagnes, connu pour ses affûtées dents de devant et son cri perçant signifiant un danger proche.
Ça c’est ce que vous avez toujours aperçu lors de vos randonnées.

Et la marmotte, celles des cyclistes,  la nôtre, c’est aussi une randonnée ou une cyclosportive bien connue et avec quelques points communs avec le mammifère ci-dessus cité.

Car la marmotte c’est une belle collections d’images de 4 cols mythiques alpins, Glandon – Télégraphe – Galibier – Alpe d’Huez ; c’est une série de dents  au nombre de 28, 30 ou 32 selon les cas et c’est enfin des cris de rage poussés lorsque petit à petit on arrive à chaque sommet puis enfin à l’Alpe d’Huez.

Bref cette marmotte là, c’est surtout 175 km de montagne et 5000 m de dénivelé. C’est ce qu’on a décidé de tenter à 7 le week-end du 7-8 juillet 2018 : Arnaud, Michel B, Hervé, Jean-Baptiste, Steven, Thibault et moi-même Nicolas.

Départ vendredi matin, arrivée le soir à l’Alpe d’Huez après, pour certains, une pause mécano à Bourg d’Oisans pour réparer une poignée de freins cassée ! Mieux vaut tard que jamais pour s’en apercevoir ! N’est-ce pas Arnaud ?

Installation de notre confortable campement dans l’appartement que Michel nous a trouvé et qu’on commence à connaitre par cœur pour certains car la Marmotte en 2015 on l’avait déjà fait. Dans la douleur ou la facilité, c’est selon les goûts.

Samedi matin c’est parti. Excités comme des puces nous nous embarquons sur 15 kms de descente jusque Bourg d’Oisans. Superbe descente sur de longs virages et à 8% au moins ; que c’est chouette le vélo en montagne dans ces conditions ! et ce n’est pas la perte d’une de nos pompes en route qui nous refroidira la motivation… n’est-ce pas A. 😊 ?!

Récupération des dossards à Bourg devant l’office de tourisme, dépôt des bagages auprès de la logistique Granfondo afin qu’à Valloire, ville étape de samedi soir, on puisse dormir tout notre soul et récupérer. Car la Marmotte c’est 175 kms soit en 2 jours J1 + J2, soit en 1 jour. Arnaud Michel B Hervé Jean-Baptiste Steven Thibault ont opté pour l’option J1 + J2 et moi pour l’option en 1 jour.

Je laisse donc mes collègues partir vers le Glandon et remonte vers l’Alpe d’Huez. Je les laisserai conter eux-mêmes leurs aventures car certains pans de J2 valent le coup ! À suivre…

En route pour l’Alpe donc ; un bon test de forme, de rythme et de durée pour voir comment passer cet ogre quand on est encore frais en ce beau samedi matin d’été. Le kilomètre zéro est marqué d’un panneau « km 0 départ ». C’est clair on essaie de nous mettre la pression très tôt pour cette montée. Je me cale sur mon cardio. Je chercherai à rouler au seuil, cad 150 160, max histoire de ne pas générer trop de C02 et rester frais comme un gardon pour le lendemain dimanche départ de la cyclosportive en 1 jour. Résultat 1h30 sans forcer pour 15 kms. Cela me servira de référence. J’ai le temps de prendre quelques photos. Le maillot jaune et celui à pois du Tour de France sont bien visibles sur les parois. On est dans l’ambiance plutôt compétition/challenge personnel dans cet univers.

La suite de la journée est une saine préparation pour dimanche. Déjeuner de pâtes. Peu de bières. Balades dans les stands de l’organisation. Récupération du dossard et de la dotation associée : sac à dos, lumières avant et arrière, le tout logoté « Marmotte » car il n’y en a que pour elle par ici. Sur les stands on aurait envie de tout acheter. Depuis les vélos, les vêtements, les outils, les stands mécanique jusqu’à l’alimentation en passant par tous les prix (une paire de chaussures Mavic à 1 000 €, ça vous dit ?). Je ne craque presque pas. De toute façon avec mon équipement VCN je suis fin prêt pour l’aventure…

« fin prêt » ? En tout cas j’espère. Cela me stresse un peu. En 2 jours c’est déjà difficile alors  je révise le parcours et les horaires que j’ai prévus. D’après mes calculs si je pars à 7h50, avec un peu de marge et surtout des arrêts ravitos très courts,  je devrais arriver à boucler les 174 kms vers 21h max…

Samedi soir, dîner en terrasse et au soleil couchant. Très agréable ; et of course… à nouveau pâtes au menu. Puis au dodo tôt. Lever 6h00 même pas besoin de réveil… stress, quand tu nous tiens ! A 7h je quitte l’Alpe d’Huez pour descendre vers Bourg d’Oisans. La route n’est qu’une enfilade de cyclistes (nous sommes 7600 inscrits…) qui serpentent en descendant les virages, il fait frais, les coupe-vents claquent et dans les virages mes freins crissent de plus en plus. A tel point que cela en devient bruyant. Un cycliste que je file, m’invective, râle et me dit de passer devant car le bruit est très gênant…Il faut que je regarde cela. Si en voiture j’avais un tel bruit je me dirais que cela vient de plaquettes qui s’usent. Pourtant mes plaquettes n’ont que 1500 kms… J’espère trouver un mécano, un magasin en bas pour regarder cela. J’arrive à 6h20 en bas. Un vélociste est ouvert juste à l’entrée de Bourg d’Oisans. Je me rue vers le mécano qui profitant de la multitude de cyclistes ce dimanche a ouvert très tôt. L’esprit commerçant c’est ça ! Le mécano me prend tout de suite, vérifie s’il a des plaquettes Sram en stock, « oui ! j’en ai ! je vous change cela de suite ». 15 minutes plus tard c’est changé; il me montre les anciennes et ajoute « au moins vous avez une chance de rentrer vivant maintenant ! ». Sic. Glups ! et dire que j’ai déposé cette semaine mon vélo chez mon vélociste préféré pour vérifier tout cela… passons !

Départ théorique 7h50 en fonction de mon dossard. Numéro 5075. Les dossards plus petits sont majoritairement bloqués par des Tours Operators étrangers. Et pour eux c’est top car ils peuvent partir à 7h ou 7h30. Pour moi et vu le nombre de cyclistes dans les rues de Bourg je franchirai en fait la ligne de départ vers 8h30. C’est tard… et j’ai un horaire à respecter pour ne pas être disqualifié. Pour ne pas finir « Marmotton » comme me disait un des organisateurs. Ses conseils furent précieux d’ailleurs car il m’expliqua que le pied de l’Alpe sera fermé à 18h15 donc « il faut tu arrives au Galibier à 17h15 au pire ». 8h30-17h15 cad 8h45 pour faire 160 kms et 3500 m de dénivelé. Faisable mais va pas falloir trainer…

Et effectivement je roulerai ainsi toute la journée avec cet objectif d’horaire en tête.

Sortis de Bourg une longue ligne droite descendante nous conduit au pied de la première ascension : le Glandon. La route est bloquée à la circulation. Les spectateurs sont déjà là, il fait beau c’est top. Au total le col du Glandon est une longue route de 28 km superbe. Elle mène soit à la croix de fer soit au Glandon.

Dès le début, à partir d’Allemont, et progressivement après le barrage du lac de Verney, ça monte brutalement. D’un seul coup. Ne pas rater la bifurcation les amis… D’abord en forêt puis à flanc de montagne sur la fin. Avec des pentes variables de 6 à 12% et même une descente très courte très raide juste avant de remonter brutalement. C’est le moment le plus difficile. Très raide. Puis on traverse une route d’alpages magnifiques. Avec tout au fond les 2 cols. A droite la croix de fer, à gauche le Glandon. 2 virages raides et c’est le premier ravitaillement.

Il est 10h40 au Glandon. 5 minutes avant mes prévisions. Tout va bien. Petite pause et je repars.

Longue descente ; non chronométrée heureusement (il y a un commissaire avec drapeau jaune à chaque virage pour nous faire ralentir) car la pente est forte et les virages serrés. Je profite tranquillement de la descente pour récupérer. Je laisse le vélo filer tout seul. Mes freins tous neufs sont impeccables, ils sifflent, frottent doucement de plaisir. C’est beau le vélo… Pas de précipitation, en bas il y aura un long faux plat montant de 20 kms, donc potentiellement compliqué, pour faire la liaison dans la vallée jusque St Michel de Maurienne et le second col : le Télégraphe.

Il est 11h10 en bas. 5 minutes de marge. Tout va bien Madame la Marquise…

Pour la liaison je cherche un petit groupe de mon niveau et me mets dans leurs roues. Il s’agit de 3 allemands ou autrichiens dont une femme plutôt solide car elle se met derrière eux et ne bougera pas d’un iota jusque St-Michel. Notre petit groupe s’agrandit de plus en plus pour former un peloton d’une vingtaine de personnes. En file 2 par 2 ça roule bien. Et serrés. Heureusement le vent est de dos ; en une petite heure – et malgré une chute de mon voisin et de celui qui le précède – nous rejoignons le pied du Télégraphe après un arrêt ravitaillement en eau.

Il est 12h25. Un panneau « Allez JB » est affiché en grand au départ du Télégraphe. Quelle célébrité ce JB ! Je suis dans les temps.

Je suis dans les temps mais la température monte monte au-delà des 32 33 degrés. Va falloir s’économiser. Heureusement les lacets du télégraphe sont parfois à l’ombre des bois et cela fait du bien. La route est superbe, large et bien asphaltée. Ca roule tout seul ; les arbres sont superbes ; il y a beaucoup de monde qui me double, et que je double aussi… 12 kms bien réguliers malheureusement très fréquentés par des motos, des voitures qui ont le droit de passer , la route n’étant plus coupée au trafic. Dommage et je commence à souffrir. J’essaie de monter au train mais la chaleur me fait monter le cœur. Je tape les 170 de temps et temps, ralentis ralentis Nico ! Tu tiendras pas ! Je bois pour faire baisser la température. Je me dis « une gorgée à chaque kilomètre » et enfin le sommet arrive. Il fait chaud ; c’est bondé je ne m’arrête pas et file dans la descente vers Valloire. Cela fait du bien un peu d’air pour rafraîchir.

Au sortir de Valloire c’est le second ravitaillement. Juste en face de l’hôtel du Galibier. Là où les 6 autres du VCN ont logé la nuit dernière !

Je commence à tirer la langue. Il faut que je me repose car le Galibier c’est tout de suite… Celui-là, je ne le connais que de réputation. Méfiance.

Il est 14h00. J’ai pas mal de marge sur mon plan. Ca fait du bien au moral. Je repars 20 minutes plus tard le corps rempli de bananes, de madeleines et de pâtes de fruits. 90 kms effectués, plus de 2500 m de dénivelé. Good !

Mais 14h00 ça fait midi au soleil. Et avec le Galibier je découvre une longue ligne droite interminable qui serpente à travers les alpages. Pas un arbre. Un peu d’air mais très peu. Surtout ne pas regarder au loin car on n’en voit pas la fin. On ne devine même pas où peut être le col. Ca commence à piquer. Ne pas aller dans le rouge surtout. Et signe que je commence à dériver, on me double de plus en plus souvent. Que se passe-t-il ? Je n’avance plus. 8 km avant le sommet un point d’eau est positionné par « Le Cycle ». Je m’arrête par automatisme et oublie presque de remplir d’eau. Pas bon ça. Je perds de la lucidité, je le sens mais je n’ai pas le choix. Je grignote ma marge de temps de plus en plus. Je repars. 4 km très difficiles. Je roule à 6 km/h. Je n’arrive plus à faire monter le cœur pour pousser sur les pédales. Au contraire le rythme cardiaque diminue. Je connais ces sensations qui arrivent quand tu exploses. Une cabane d’alpages apparaît au bout d’un virage. On y vend habituellement du Beaufort. Je m’arrête, il y a des chaises, d’autres coureurs aussi et sous un parasol 3 personnes proposent à manger et à boire. Je pose le vélo. Je m’écroule sur une chaise et demande un Coca. La propriétaire me répond qu’elle est étonnée que je ne lui ai pas demandé 1 kilo de Beaufort et sourit. J’ai du mal à réagir mais lui rend son sourire et m’excuse de ne pas faire beaucoup progresser son chiffre d’affaires en ce jour… Elle m’ouvre le coca, je le déguste comme on savoure un grand moment de plaisir… ; Quel bien cela fait ! A l’ombre de son parasol je reste sans bouger pendant 20 bonnes minutes. Petit à petit je revis. Ils m’expliquent qu’ils sont ici pour 2 mois et demi en alpages avec leurs vaches pour faire du Beaufort et les descendre à la rentrée. C’est vrai qu’on est à plus de 2000 m… Et chaque année lors de la marmotte ils installent leur petit commerce avec boissons, barres énergétiques et tout ce qu’il faut pour des p’tits gars comme moi !

Requinqué je repars et mon cœur remonte bien, la vitesse c’est pas encore ça mais le sommet du Galibier arrive et je commence à voir de plus en plus de personnes à pied à côté de leur vélo. Certains même en chaussettes. Certains avec tellement de crampes qu’ils ne peuvent plus remonter à vélo. Personnellement, étonnement, je vais beaucoup mieux. Madame des Alpages « Merci pour ce pour ce moment » !

16h45 sommet du Galibier. 2642 m. Victoire !

J’ai 30 minutes de marge sur cet objectif de 17h15 que je crains depuis le début : « Si tu es à 17h15 au sommet du Galibier tu seras dans les temps à l’Alpe».

Rapide pause au galibier. Une photo tout de même. Je mets mon coupe-vent. J’allume mes lumières avant et arrière car dans la descente il y aura des tunnels. Autant anticiper dès maintenant. La descente est superbe. Large route et longs virages et de plus la route est coupée. Du pur plaisir qui devrait durer pendant 45 kms jusque Bourg-d’Oisans. Le vent claque dans le dos, je laisse filer le vélo, j’essaie de profiter au maximum pour récupérer car il reste quand même 60 kms et je suis bien mais assez éprouvé en même temps. Le Lautaret arrive vite. Virage à droite (surtout ne pas tourner à Gauche car par là, à 35 kms, c’est Briançon… demandez à Hervé Michel et Steve surtout… c’est beau Briançon Steve ?). Virage donc à droite vers le célèbre village de La Grave avec vue majestueuse sur La Meije, pic majeur des Écrins. On aurait presque envie de s’arrêter pour faire un peu de farniente auprès d’une blonde, brune ? rousse ? chacun ses goûts.

Mais non on continue. Car c’est long 45 kms de descente. D’autant plus que parfois cela remonte et il faut relancer. Dans un tunnel je me fais doubler par un affreux jojo qui me frôle en se resserrant devant. Quel c… ! j’ai failli tomber. Je me rue derrière lui et me mets dans sa roue. Je n’ai alors plus rien à faire. Il me tire, me protège, je récupère encore mieux. Il me fais signe de le relayer. Tu parles ! Avec ce que tu m’as fait, courre toujours ! et j’irai ainsi collé à son train presque jusque Bourg où je le doublerai dans une remontée pour arriver en meilleure forme mais essoufflé quand même, au dernier ravitaillement au pied de l’Alpe.

J’ai 30 minutes d’avance. Je suis complètement rassuré. Ca va aller il ne me reste plus que la montée de l’Alpe d’Huez et c’est fini. J’aurai réussi.

Au ravitaillement je n’ai plus très faim. Je boirai bien du Coca mais ils n’ont que de l’eau ou de l’orangeade. Dont acte et je me repose 15 minutes. Au moment de partir alors que je suis presque sur mon vélo ils sortent des bouteilles de Coca. Je me rue vers eux et avale 2 verres cul sec. Ahhhhh que c’est bon et frais…

18h15 c’est l’heure de repartir. Ils n’ont pas coupé la montée de l’Alpe. Je repars. Et on est reparti pour 21 virages. 11% dès le début sur 500 m. Ca pique dès le km 0. Je n’ai plus beaucoup de jus. Je roule à combien ? entre 6 et 10 km/h grand maximum. Mais j’avance. Virage 21, 20, 19, 18 comme un escargot j’avance ; on me double en permanence, j’en double certains, beaucoup de monde à pied vélo à la main ou arrêtés sur le bas-côté à chaque virage.  De plus en plus. Puis des maux de ventre me prennent. Je n’ai plus de forces. Ma fréquence cardiaque recommence à baisser. Je descends à 120. Je fais une première pause dans un virage. Puis repars. Au virage 11 j’entends une voix familière derrière moi. C’est Steve qui vaillamment revient de Briançon qu’il a visité sans le vouloir… Il me demande comment ça va mais je n’arrive pas à lui répondre. Steve se met dans ma roue et au virage 9 je n’en peux plus, je m’arrête net. Steve continue. J’ai mal au ventre. Je m’assois sur le parapet entre 2 anglais. Ils commencent à discuter avec moi mais leur visage me fais comprendre que je ne suis vraiment pas en forme. Je n’arrive pas à parler. Je me penche vers le vide et … vomis d’un seul coup tout le Coca du bas. Ils se saisissent de mon vélo. Me laissent récupérer et me disent que je devrais rentrer en ambulance. Je n’arrive pas à leur répondre mais je leur montre le chiffre 9 qui indique le virage dans lequel nous sommes. Virage 9 : il me ne me reste donc que 5 kms environ. Je ne vais pas abandonner ici ! A plusieurs reprises ils me disent qu’il me faut une ambulance. Je dis no no no. Ils me demandent simplement de m’asseoir sur la route plutôt que sur le parapet pour éviter que je ne chute bêtement. Et repartent en me souhaitant « bon’g couwage »… Je repars à la vitesse d’un escargot. Je double des cyclistes à pied. Qui me redoublent quelques centaines de mètres plus loin alors que je suis de nouveau arrêté. Décidément je ne vais pas vite. Je suis cuit cuit cuit. Et mon mal de ventre me reprend. Au virage 6 je n’en peux plus. Je m’allonge sur le ventre tête dans le vide et je recommence à vomir. Je n’ai plus rien dans l’estomac. Je n’ai plus faim. Plus soif. Je commence à avoir des doutes. Un groupe d’espagnols avec qui j’ai fais quelques kilomètres dans le Glandon me reconnaissent mais ne disent pas un mot en me voyant. Mais quelle galère !

Virage 6 ; il reste 4 km il est hors de question  de flancher. Que le temps passe lentement, et les mètres encore plus… Je reçois quelques SMS d’Isabel ma femme qui m’encouragent, qui s’inquiète. Et je repars. Je peux à nouveau boire un peu d’eau et ça va un peu mieux. Au panneau « arrivée 2 km » je revis. Je suis presque arrivé. On voit l’entrée de L’Alpe, ça va beaucoup mieux. Encouragé par les derniers spectateurs  et photographes j’arrive même à me mettre en danseuse. Quel contraste ! Arrivée 1 km ; Je suis dans la station. Isabel est là avant l’arrivée. Je fais un stop pour célébrer ma réussite avec elle et je file vers le chrono pour stopper les compteurs.

La ligne  est franchie. Je l’ai fait dans les temps. Je suis un « finisher » comme ils disent. Sur 7600 inscrits, 5100 ont terminé dans les temps. Enfin fini! Quel bien ça fait !

Je n’ai envie que d’une chose, une bière pression. Petite ou Pinte me demandent-ils ? Pardon ? Une pinte au minimum ! et ce sera la seule chose que je pourrai avaler de la soirée…

Dorénavant à vous de tester.

Moi la Marmotte c’est fini.

Quelques stats:

https://www.strava.com/activities/1689799273  175 kms, 10h48, 4800 m, 6000 calories

 

 

 

Villepreux-Les Andelys 140 ou 210 km, il fait chaud, on a soif !

Certaines études, très sérieuses, ont prouvé par A + B, qu’une petite bière est bénéfique pour le corps humain ; et principalement pour celui du cycliste. Ses bienfaits réhydratants, rafraichissants, reconstituants (et euphorisants ?) sont évidents. Et pourtant…

Mais gardons cela pour plus tard car pour le moment nous sommes le 26 mai 2018, sur la Villepreux-les-Andelys. Départ samedi matin à l’aube depuis Neuilly, en covoiturage ou en solo, pour rejoindre Villepreux. Et en voiture Simone ! ou plutôt Christiane, Chantal, Paul, Anna, Richard, Michel Patrick et Hervé. Et moi, logé depuis la veille déjà dans le Vexin je prendrai le train en marche lorsque je verrai les neuilléens passer devant chez moi. En fait je viendrai à leur rencontre à contre-sens jusqu’au moment où je croise Katia qui ne me voit (presque) pas, puis les autres quelques kilomètres derrière car partis en décalés.

Météo impeccable. Les orages de la nuit passée ont laissé quelques dégâts sur les routes. On doublera de nombreux cyclos ayant crevé. Classique dans ces cas-là, mais la journée s’annonce bien ensoleillée quand même. La ribambelle des cyclos est donc lancée. Plus de 450 personnes d’après un membre du vélo club des cyclos randonneurs de Villepreux. Une dorénavant classique de 140 ou 210 km pour le VCN.

Christiane et Chantal se mettent sur le 140. Le reste se prononce plutôt sur le 210. Le parcours nous envoie vers l’ouest du 78 pour remonter au nord de l’A13 qu’on traverse à Gargenville, c’est à dire à l’entrée du Vexin. Belle côte de 6 kms avec un pic à 9% sur le haut pour finir de réchauffer les muscles. Il y a des cyclos en enfilade sur toute la montée. Ou par 2 juste pour énerver les quelques voitures qui nous dépassent en klaxonnant joyeusement comme ils savent si bien le faire (sans doute pour nous dire bonjour ?! on ne saura jamais mais si l’on s’en réfère à notre expérience ou à « Envoyé Spécial » du 24 mai dernier https://www.france.tv/france-2/envoye-special/503541-emission-du-jeudi-24-mai-2018.html ces voitures ne sont pas encore toutes nos amies…).

Arrivés au sommet dans la forêt ça y est les paysages du Vexin sont bien là ; forêts, châteaux, vallées vertes et vallonnées. On file ainsi vers le premier arrêt du programme à Villiers-en-Arthies.

Ravito, petits gâteaux, eau, sirops, photos, lavabos, topo météo, et re-go !

Le trajet passe ensuite devant Villarceaux et son château, longe sans qu’on puisse le voir La Roche-Guyon, puis la Seine dans ce coin des impressionnistes à partir de Vernon. Un peu plus on aurait pu visiter Giverny ! Au fur et à mesure les pelotons s’écartent. Bientôt chaque peloton se transforme en microgroupes. Nous sommes seuls au monde sur ces belles routes. Katia en éclaireur. Paul Patrick et moi plus loin. Michel en solo, en métronome régulier. Hervé, Anna, Richard ferment la marche du VCN. La température monte, le ciel est toujours aussi dégagé, le rythme est de 25 de moyenne. C’est bien, on a vu pire on a vu mieux. La rando est tranquille et dommage ou tant mieux, rares sont les côtes abruptes. On en profite pour prendre quelques photos lors de traversées de superbes forêts. Ce genre de paysages ravit toujours Patrick qui baisse le rythme pour pouvoir savourer ces moments.

Puis 11h30 les hauts des Andelys surgissent. C’est la pause déjeuner. Des tables sont alignées à côté du stade. L’accueil est parfait. Plateau repas simple mais plutôt copieux. Une table se dégage. Patrick Paul moi-même puis toute la bande s’installe. On souffle… Nos voisins de table scrutent la météo et annoncent des orages pour 17h00. Sapristi ! Pourtant le soleil est toujours au beau fixe avec ceux qui se mettent de la crème, ceux qui gardent leur manches et ceux qui font les 2 comme Paul, on est a des lieux de penser qu’un orage puisse arriver. Bref, 45 minutes plus tard on est prêt à repartir si bien qu’une heure plus tard on repart (classique retard à l’allumage avec les gourdes à remplir, les protège cales à enlever, les pneus à vérifier, les casques à rechercher…).

Nous voilà donc tous repartis en file indienne sur la belle descente qui nous fait arriver au cœur des Andelys. Nous perdons Paul au passage qui sans GPS risquerait de se perdre (on ne sait jamais) ; il nous rejoint, les ruines du château des Andelys nous surveillent. On traverse la Seine, puis l’on circule sur une longue route de campagne encaissée et serpentant le long de la rivière. Photos. Appareil qui se casse la figure. Peu de dégâts espérons. Je repars.

Il reste 110 kms à faire. Quelques kms plus loin une superbe côte nous sépare les uns des autres même si on se regroupe au sommet. La digestion semble difficile, le groupe s’étire à nouveau. Puis le vent de face de plus en plus présent terminera le travail. Nous nous retrouvons à 4, Patrick Hervé Michel et moi laissant nos 3 amis du kiwiland derrière (ils n’aiment pas le vent là-bas ? sans doute !). Notre expérience des relais se perfectionne. Nous avançons et dans 20 km le dernier ravito sera là.

Mais avec ce vent il fait soif. Une bière serait la bienvenue… j’ose partager, proposer l’idée avec Patrick et Michel. Par expérience je me souviens d’un petit bar dans lequel nous nous étions arrêtés en 2016 qui nous offrirait cela bien volontiers… mais que nenni! le café arrive, il y a même un solide groupe de cyclos qui heureux comme un Pape s’y rafraîchit. Ils nous hèlent pour qu’on s’arrête mais d’une même voix Patrick et Michel préfèrent avancer « il ne reste que 10 kms avant le ravito », « j’aimerais bien arriver avant l’orage » etc etc. Bref, j’en connais 2 qui me doivent désormais une bière… Au moins !

On continue donc sans même poser une cale à terre. Et ça dépote alors. Jusqu’à Beynes où quelques gouttes tombent… gouttes qui dureront 1 km maximum. C’est le moment que j’avais repéré pour me séparer du groupe. Je rentre dans le Vexin, je repasse pour la seconde fois via l’ascension de Gargenville à 9%. J’aurai au final fait 200 km tout rond contre 210 pour les autres ; ou 140 pour Christiane et Chantal.

A l’arrivée il y avait une loterie. Christiane a gagné un bidon. Et moi une chambre à air !

Mais Ah cette bière… j’en ai encore soif…

Une bien belle rando tranquille et bucolique. À remettre au programme 2019.

Les stats : 200 km 1800 m 24,8 de moyenne

Le parcours: https://www.strava.com/activities/1597487938

The relive : https://www.relive.cc/view/1597487938

Sortie Club du dimanche 13 mai

Frédéric, nouveau au club espérons bientôt, nous a accompagné ce matin.

Avec Thierry V, Stéphane G, Michel B, Alexander et moi-même pendant que le gros des troupes parcourait les monts et les vaux des Ardennes… et d’autre les sommets andalous.

Départ 7h30 depuis la mairie sans Miss Lisbeth souffrante, sans la pluie qui a fait une timide apparition et avec 2 GPS parmi nous ; Ouf !

Ouf ! car Stéphane et moi avons profité des méandres de Toussus-le-Noble pour perdre, involontairement quand même, nos 4 compères.

Parcours dérivé du CC02 Paris Chartres donc très sympathique pour sortir de Paris. Avec des variantes en tous genres :

On part vers Suresnes mais au lieu de monter vers le golf on file tout droit pour traverser St-Cloud et faire chauffer les muscles dans la montée du Parc de St-Cloud.

On continue à faire chauffer les muscles en repartant de plus belle à travers Ville-d’Avray sur la raide piste cyclable.

Pause avant Versailles pour noter svp les statues de Pershing et Lafayette, n’est-ce pas Alexander ?

Traversée royale de Versailles mais au lieu d’en sortir par les minières on se prend en direct un très beau casse pattes avant Buc qu’on traversera gentiment

Puis descente de Chateaufort debouts sur les freins mais c’est en descente donc no pain !

Puis ensuite à nous Cheuvreuse via Boullay-les-Troux (très joli), la Celle-les-Bordes (très joli), Bullion (très joli) et Clairefontaine (très …), en forêt de Rambouillet.

Pour le retour on ne pouvait pas éviter les 17 tournants. Ni Dampierre où les 2 pelotons se sont retrouvés pour un café Perrier Coca avant de repartir bille en tête.

Bille en tête car à 12h30, à la maison, il fallait être…

Donc on a fait des relais en permanence ; c’était chouette…

Superbe sortie.

Circuit à mettre sur le site pour le refaire à plusieurs.

Peloton 1 :  110 kms 1100m de dénivelé

https://www.strava.com/activities/1568944224

https://www.relive.cc/view/1568944224

Peloton 2:  90 kms 920m 22 kmh

https://www.relive.cc/view/1569085664

PS: Sur le deuxième relive un sympathique effet permet de voir les 2 pelotons en même temps.

Bon dimanche.

Tour des Flandres

Que des classiques !

Il y à Wimbledon, Roland Garros, flushing meadows et l’open d’Australie à Melbourne. Ça c’est pour le tennis.

Il y a les Beatles et les Rolling Stones. Ça c’est pour le Rock.

Il y a Bach et le reste. Ça c’est pour la musique dite classique.

Il y a le Bourbon le Whiskey et le Scotch. Ça c’est pour le whisky.

Il y a le Bordeaux, le Bourgogne et le Champagne. Ça c’est pour les vins et là je vais m’attirer des ennuis…

Du grand classique quoi! Et au vélo? me direz-vous car au Vcn, sortis du vélo point de salut. Hé bien dans le vélo il y Paris Roubaix, le tour de Lombardie, Milan San Remo, Liège Bastogne Liège et … et … le tour des Flandres.

Nous sommes donc partis vendredi faire une « classique ».

En route pour Anvers notre point de départ du Tour des Flandres. Via Oudenarde qui signalera l’arrivée et où nous pour le moment récupérerons nos puces, badges, médailles et tenues  aux couleurs Noires et Jaunes (on les sortira un jour….) de la Ronde Van Vlaanderen car ici en Flandres le français est rare.

Arrivés à l’hôtel sélectionné par Dr es Hôtels cad Patrick, les vélos sont bichonnés. Double guidoline. Pneus de 25 ou 28. Bidons bien accrochés et vérifiés. GPS rechargés. Tenues de gala étendue sur les lits pour ne pas se louper demain au vu de la météo capricieuse..

Dîner au Boston Steak House où l’on nous préparera un menu spécial vélo. Spaghettis et viande blanche grillée. Pinte de bière locale aussi car il ne faut pas se déshydrater dixit Alex le puis de connaissance qui nous guide ce week-end. Et au dessert car on a le droit au sucre, des profiteroles. Et café mais décaféiné pour bien dormir…

Dodo à 23h30 car il faut se coucher tôt avant ces grandes classiques.

Puis tout s’accélère. Debout 5h. Petit déjeuner 6h avec une flopée d’italiens, de hollandais tous habillés comme nous. 6h45 vélos sortis des chambres, équipés et alignés devant l’hôtel pour la photo de départ. 7h sur la ligne de départ et c’est partiiiiiiiiii……

Météo impeccable. Il fait sec et le jour se lève. Nous sommes 5300 sur le 229 kms mais on ne le sait pas encore.. Au total 16000 participants sur plusieurs distances. On voit juste qu’il y a un monde fou.

Pendant 90 kms c’est superbe. On navigue dans le plat pays des flandres. La lumière est magnifique. La campagne tranquille et la route tellement sécurisée, quasi privatisée, qu’on ne s’arrête jamais aux stops aux feux rouges et ce sera ainsi toute la journée, ou presque, car un train nous a barré la route en bas  d’une portion pavée dont j’ai oublié le nom. C’est tellement agréable et plat qu’on enquille la route avec divers pelotons à un rythme d’enfer. On fera les 95 premiers kilomètres à 29 de moyenne. Un régal de filer sur ces petites routes vers le sud. Au second ravitaillement au km 91 Patrick et moi le sauterons sauf pour recaler pompe et bidons car la première portion de pavés est saisissante… Alex lui ne s’arrêtera même pas au premier ravitaillement. Bref le vcn file file file…

Au km 125 on sera encore à 28 de moyenne. Il faut dire que certains groupes roulent très bien. Serrés en file par deux et très régulièrement. Ça aide. Les affreux sans rythme sont éjectés. Je vois encore Patrick à ma gauche râler derrière l’un d’entre eux. Patrick le double alors mais cet affreux se vexe et repasse devant pour ensuite partir on ne sait où. Tant mieux . Nous, on aime rouler tranquillement dans notre peloton du moment. Non mais.

Puis subrepticement les pavés arrivent. Ah ces pavés . On nous avait dit n’aie pas peur il n’y a que quelques portions très courtes et allez 4 kms maximum. Mon œil oui.. Sur le site officiel de la randonnée ils mentionnent 3 sections de pavés. Hé ben soit ils ne savent pas compter soit on nous cache quelque chose…

Cela commence dès le km 90 avec une longue portion qui monte doucement puis en s’élevant et ensuite à plat pour redescendre à fond jusqu’au second ravitaillement. Quellle galère ces pavés. En montant ça va encore, à plat c’est affreux et dans les descentes une machine à laver en mouvement. Je ne parle pas du corps des mains des bras ou des jambes et même des dents qui claquent… mais du vélo… on a peur de tout casser. Il vibre de partout. Surtout n’emportez pas votre plus beau vélo. On trouvera plus d’une centaine de bidons égarés, des barres de céréales éparpillées, des gants, et même un multi tool esseulé entre les pavés. Il faut le vivre pour le croire mais les pavés c’est un autre monde. Les locaux s’en moquent on dirait car ils passent cela à fond. Alex déteste mais adore, allez croire ça! Et Patrick s’en sort comme un chef. Personnellement dans les portions pavées je ne sais pas faire du vélo. Je me faisais doubler en permanence et ne doublais personne personne ou peut être un ou deux qui étaient là par erreur j’imagine. Il y a une technique à intégrer car c’est vraiment spécial. Pédaler à fond? Tu parles c’est pire. Pédaler tout doucement?, tu parles c’est tes dents qui prennent tous les chocs. J’ai pas trouvé la recette en tout cas…

Mais s’il n’y avait que ces pavés…car il y a aussi ces 16 côtes raides raides. Régulièrement réparties pour donner du plaisir en permanence elle surgissent de nulle part d’un seul coup et sont vraiment raides. Les plus célèbres sont Geraardbersgen, koppenberg , kwaremont et Paterbergh.. On touche le nirvâna des casses pattes ici. On tape les 20 %. Alex les connaît toutes et en rêve la nuit. Nous, on les a découvert et comme elles sont en plus revêtues de pavés,… on va maintenant nous aussi en rêver… Arghhh. En plus elles sont très étroites et seuls 3 ou 4 vélos maximum peuvent les gravir de front. Tout à gauche, départ tout doucement et on avance sans penser à rien d’autre que d’appuyer fort sur les pédales et en essayant d’éviter les autres  qui n’avancent pas ou pire, qui ont mis pied à terre et alors là… Galère….. c’est ce qui nous arrivera dans le koppenbergh de mémoire pour Patrick et moi. Il y a pourtant un panneau en bas de chaque côté difficile  qui rappellent aux tortues de rouler à droite pour laisser les lapins à gauche (véridique) la fatigue ou la  perte de lucidité de certains empêchent les autres de rouler.. il faut alors stopper puis essayer de repartir si la pente le permet.

À vivre un jour . C’est affreux mais c’est top une fois qu’on a passé cela.

Dans le dernier monstre pavé et en côte , en montant le Paterbergh au km 217 , vers la fin alors que la pente est de 20 % j’ai cassé ma chaîne et suis tombé brutalement.. Je n’ai pas pu éviter de me faire rouler dessus par un cyclo qui est tombé aussi évidemment, puis un peu sonné, des spectateurs m’ont aidé à me relever, à me montrer ma chaîne  car je ne comprenais pas ce qu’il s’était passé … et j’ai fini les 50 derniers mètres à pied le vélo d’un côté et la chaîne de l’autre. Et ô bonheur ô joie 20 mètres après le sommet il y avait un stand mécanique. Quel soulagement. Le mécano très sympa a réparé cela en 5 minutes chrono et a mis une attache rapide. 10 minutes plus tard on repartait tous les 3 pour  les derniers 15 kms. Que du bonheur. Quasiment plat, zéro pavé, des lignes droites , un petit peloton bien rythmé et nous revoilà à 35 de moyenne jusqu’au dernier kilomètre. 500 m 400 m 300 m 200 m 100 m 50m et c’est fini…. on l’a fait.. We did it.

Une superbe cyclo. Plutôt difficile mais à faire d’autant plus que l’organisation est professionnelle. Des stands partout, des spectateurs qui nous encourageaient avec notre prénom car inscris sur nos plaques , des mécanos aux endroits stratégiques 🙂 , une bonne pression à la fin et des histoires à raconter encore et encore.

Merci au vcn.

Alex Patrick merci.

Trop chouette.