Du parachutiste de Sainte-Mère-Église au Lion de Belfort
Traversée de France organisée par Stéphane Gibon et le club de Montebourg sur le le thème des champs de bataille des guerres Franco-Allemandes de la révolution à 1945.
Ce n’est ni une célébration de nos victoires, ni une ode « aux Morts pour la France » mais une randonnée à vélo en autonomie sur les traces de ces guerres qui ont déchirés l’Europe. Quelque soit le côté du Rhin où sont nés les belligérants, chacun mérite notre respect.
Bon ben voilà, le périple est terminé, avec énormément de belles choses et de belles rencontres, lorsque j’aurais besoin d’évasion, je sais déjà ou j’irais chercher mes souvenirs.
Pour ma part, c’était une totale première, jamais je n’avais participé à une telle randonnée, merci pour me l’avoir proposé.
Attaquer ce périple, pour moi représentait un exploit, car beaucoup de choses étaient inconnues.
- Aligner 8 jours de vélo à la suite.
- Aligner 6 distances de plus de 200 km.
- Après 1400 km, finir par 2 étapes de montagne.
- Gravir plus de 3400 m de D+ en une journée.
- Gravir plus de 18000 m de D+ en 1 semaine.
Avec mon fidèle destrier de 10 kg + 7 kg de bagages, les ascensions allaient-elles être longues ?
Ce fut la semaine de tous mes records.
Ma préparation physique, qui consista à manger des kilomètres de vélo avant, en facilita la digestion. Avec 6300 km d’entrainement avant le jour J, j’ai pu rouler avec plaisir, sans jamais connaître la souffrance.
J1
Une petite peur lors de la première étape de 200 km, au km 160, j’ai eu un ras-le-bol de pédaler, pas de problème physique, mais mental, à ce moment je me suis dit que ça n’allait pas être simple, c’était mon premier 200 de l’année.
J2
Le lendemain pour parcourir les 230 km du jour, .à ma grande surprise, mon mental la très bien accepté, je n’ai pas vu passer les kilomètres. Mon premier record est atteint, deux 200 km d’affilée.
J3
Un troisième 200 d’affilée, encore 1 record.
J4
Le 4ème jour, la grande étape, 270 km à parcourir, mon précédent record de distance sur une sortie était de 254 km, ce n’est que 16 km de plus, mais avec l’accumulation des km, j’avais une petite appréhension, mais tout s’est très bien passé, j’aurais même pu parcourir le 29 km qui me séparaient de mon premier 300.
Ce soir-là, j’ai compris que je pourrais aller au bout de la randonnée, sauf problème mécanique, car là, ce n’était pas gagné, il y avait des passages très accidentés, chemins Gravel, voir VTT.
J5
Encore un 200 de plus !
J6
Ouah la grosse étape ! Des kilomètres et du D+, cette étape pourrait faire beaucoup de dégâts sur le physique et le mental tellement elle semble difficile. Est bien non, elle est très bien passée, quelques moments difficiles, entre D+ et chaleur, mais à l’arrivée c’était nickel.
J7
L’étape MONSTRUEUSE, du jamais-vu pour mes petites jambes et mes 77 kg, 170 Km, 3400 D+, une véritable étape de montagnard, avec 5 cols à franchir et un vélo de 17 kg. Ce n’a pas été simple, usant, fatiguant, mais c’est passé.
J8
La der des ders, celle qui te permettra de valider ta randonnée, celle qu’il ne faut pas lâcher, celle qui fera de toi un vrai cyclo-baroudeur, mais encore de la montagne, 140 km, 2500 D+, en début de journée, j’ai demandé à mon corps de tenir, à mon mental de l’aider, nous attaquions directement par une montée de col de 9 km pour 561 m, pas simple la mise en route. Tout se passe à peu près bien, 2 grosses pentes a 16% sur 50 ou 100 m me font vraiment mal, elles me font douter, elles me détruisent mentalement, au kilomètre 60. À ce moment-là, ma tête m’indiquait un état de fatigue que mes jambes ne ressentaient pas. Pour les 80 derniers kilomètres, j’ai mis en opposition ma tête et mes jambes, mes jambes prouvaient à ma tête qu’elle pouvait pousser et tirer sur les pédales, ma tête leurs disaient qu’elles ne pourront tenir longtemps encore. Que nenni, les jambes arrivent à prendre le dessus, dans le dernier col de la journée, sur les 100 derniers mètres, elles me permettent de finir au sprint derrière un cyclo, puis de le sauter sur le final. Merci mes jambes !
Maintenant je sais que j’irais au bout de la Réconciliation, 1 677 km pour 18 281 m de D+ en 7 j 10 h 14 min, c’est fait !
Merci à mes 2 équipiers, Nicolas et Alexandre, à notre logisticien Patrick et un grand coup de chapeau à JB, notre Jean-Baptiste qui la fait avec 2 jours de moins, bravo !